Léon XIV : un pape entre deux rives
📄 Présentation de l’article
L’article « Léon XIV ou les ambiguïtés d’un pape », publié sur le site Blast et signé Luc Chatel, dresse un portrait critique du nouveau pape Léon XIV. Il souligne les signaux contradictoires envoyés par le pontife, entre gestes traditionnels (latin, habits liturgiques, palais pontifical) et héritage progressiste (défense des migrants, proximité avec François). Le texte interroge aussi ses silences sur des affaires sensibles, notamment les abus sexuels.
📰 Le site : Blast
Blast est un média en ligne indépendant, à gauche critique, fondé par Denis Robert. Financé par ses lecteurs, il se veut libre, engagé, et souvent provocateur dans ses enquêtes politiques, sociales ou religieuses.
🖋️ Le journaliste : Luc Chatel
Luc Chatel, spécialiste des questions religieuses, adopte une approche analytique et volontiers critique de l’institution catholique. Il explore les tensions entre tradition et modernité dans les discours et actes du nouveau pape.
Léon XIV : un pape entre deux rives
À peine élu, Léon XIV intrigue. Né Robert Francis Prevost, ce cardinal américain a été désigné pape le 8 mai 2025, avec une rapidité et une ampleur de vote inhabituelles. Et pour cause : il semble avoir réussi l'exploit de réconcilier, au moins provisoirement, les camps progressiste et conservateur de l’Église.
Proche de François par sa nomination au Pérou puis à Rome, il est pourtant applaudi par les traditionalistes pour ses premiers gestes : croix en or, pèlerine rouge bordée d’hermine, homélie en latin, logement dans le palais apostolique, dévotion mariale chantée en latin. Une esthétique et un ton plus proches de Benoît XVI que de son prédécesseur immédiat.
Mais cette apparente synthèse masque de nombreuses ambiguïtés. Sur la scène politique, Prevost a critiqué le vice-président J. D. Vance et défendu les migrants, mais il doit sa promotion papale à des figures conservatrices proches de Donald Trump, comme les cardinaux Burke et Dolan. Sur les questions de genre et d’homosexualité, ses prises de position passées sont alignées avec la doctrine catholique la plus stricte.
Il reste aussi fragilisé par plusieurs affaires liées à des abus sexuels, où son action passée est jugée trop floue, voire complaisante. Il devra y répondre rapidement s’il veut éviter que ses zones d’ombre n’éclipsent son autorité morale.
S’il a choisi le nom de Léon en référence à Léon XIII, c’est sans doute pour refléter cette double inspiration : un pontificat à cheval entre tradition sociale et rigueur doctrinale. Reste à savoir s’il réussira à tenir cette ligne de crête sans tomber d’un côté ou de l’autre. Car comme le disait le cardinal de Retz : « On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens. »
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